Cohorte de 277 cas de lésions cutanées observées en dermatologie libérale dans le cadre de la pandémie de COVID-19 - 26/11/20
Résumé |
Introduction |
L’infection à SARS-CoV-2 (COVID-19), pneumonie associée au virus SARS-Cov2, a été identifiée pour la première fois à Wuhan, en Chine en décembre 2019, et a été qualifiée de pandémie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 11 mars 2020.
Matériel et méthodes |
Nous avons réalisé une étude rétrospective observationnelle à l’échelle nationale des lésions cutanées rencontrées lors de la pandémie de COVID-19 en France du 18 mars au 9 avril 2020 dans un cadre ambulatoire. Les patients ont donné leur consentement éclairé pour la publication de leurs photographies et cette étude a été approuvée par le CPP de l’hôpital Bichat, Paris.
Observations |
Deux cent soixante-dix-sept patients ont été recrutés, dont la moitié étaient des hommes, l’âge médian était de 27 ans (2–98). Les lésions ont été classées en six catégories : urticaire (n=26, 9 %), vésicules (n=41, 15 %), lésions acrales (n=142, 51 %), morbilliformes (n=25, 9 %), pétéchiales (n=7, 3 %), livedo reticularis (n=4, 1 %) et autres (n=41, 15 %). Certains patients présentaient des signes cutanés correspondant à plusieurs catégories. Les lésions acrales étaient particulièrement fréquentes (n=142). Les lésions ressemblant à des engelures étaient les plus fréquentes des lésions acrales (n=106/142, 75 %). Des lésions vésiculaires acrales (de type dyshidrose) étaient signalées dans 20 cas (14 %). Une acrodynie était présente dans 18 cas (6 %), parfois isolée. Parmi les 277 patients, 34 avaient subi une PCR nasopharyngée SARS-Cov-2, dont 25 étaient positives (74 %). Sept de ces 25 (28 %) avaient des lésions acrales. Parmi les patients sans test PCR positif, 115 patients présentaient des symptômes extracutanés évocateurs et/ou avaient signalé un contact étroit avec un patient atteint de COVID-19. L’examen histologique de 3 lésions de type engelures révélait une dermatite lichénoïde avec un infiltrat mononucléé périvasculaire et eccrine et des microthrombi vasculaires dans 2 cas.
Discussion |
Notre étude apporte une description de la riche symptomatologie cutanée liée au SARS-Cov-2. Bien que le nombre de patients testés ne nous permette pas de tirer des conclusions définitives concernant un lien direct entre le SARS-Cov-2 et ces lésions cutanées, l’épidémie inattendue de lésions cutanées acrales dans ce contexte épidémique suggère un lien dont la physiopathologie mérite de futures investigations.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : COVID-19, Pseudo-engelures, SARS-CoV-2
Plan
Vol 147 - N° 12S
P. A195 - décembre 2020 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.